Contexte
Revenons 3 ans en arrière.
La e-Santé est un secteur qui fait face à de nombreux défis en France. Désengagement des professionnels de santé – déçus des promesses non tenues de la révolution numérique, manque de formation de ces mêmes professionnels aux enjeux et outils de la santé numérique, absence d’interopérabilité entre les systèmes – cloisonnés et ne se branchant que sur leurs partenaires, vétusté des infrastructures, bases de données non exploitables…
Et puis le Covid. Le roi est nu et la réalité saute alors aux yeux : quel défi logistique que ne serait-ce de remonter les capacités en lit d’hôpital ou les résultats des tests PCR. Derrière, on retrouve souvent des infirmières, remplissant leurs tableaux excel à la main. Comme elles, combien perdent du temps qui pourraient être alloué au soin, chaque jour à cause d’outils inadaptés ?
Depuis, une véritable volonté politique se dévoile avec pour objectif la modernisation de la santé numérique en France et en Europe. La présidence française de l’union européenne a été saluée à raison pour les chantiers qu’elle a lancé.
Le covid c’est aussi le pass vaccinal. Mais comment a-t’on pu réussir la prouesse d’un certificat de vaccination, lisible dans plusieurs pays ? La réponse tient en quatre lettres : FHIR®.
FHIR® le changement de paradigme
Le standard HL7® FHIR® (pour Fast Healthcare Interoperability Ressources) c’est le standard dernier né de HL7, organisme à but non lucratif pour l’interopérabilité des données de santé.
Orienté développeurs (technologies récentes, REST et JSON), il a la particularité de proposer un format d’échange de données facilement compréhensible (du moins beaucoup plus que ses prédécesseurs).
Adopté largement aux Etats-Unis, il apparait de plus en plus en France, notamment dans le cadre d’interopérabilité français (Espace de publication CI-SIS | esante.gouv.fr) et poussé par les éditeurs par le biais d’InteropSanté (L’interopérabilité des systèmes d’information de santé – InteropSanté | interopsante.org).
Depuis sa création, de nombreux outils ont été créés pour aider le développement FHIR®– avec en autres la librairie HAPI, la plateforme Logica ou encore le validateur FHIR® inferno – ou encore lui rajouter des fonctionnalités – protocole Smart On FHIR®, CQL, CDS-Hooks…
Son exhaustivité (145 ressources en version 4) et son adaptabilité lui permettent de modéliser la quasi-totalité des situations que peut rencontrer un logiciel de santé… ou un objet connecté de santé.
Des problématiques pas encore résolues
Utiliser FHIR®, n’est pas la garantie d’une interopérabilité – ce sera surement le sujet d’un autre post – mais c’est un outil formidable pour échanger ou modéliser des objets de santé.
Il est en revanche indispensable que la modélisation et les données soient d’une qualité minimale afin de ne pas reproduire les erreurs du passé : des données de santé inexploitables et des logiciels ne fonctionnant que dans leurs écosystèmes.
Il nous faudra aussi migrer les données de santé existantes afin de permettre leur utilisation.
Soyons optimistes. La route sera longue, mais avec un peu de rigueur nous pouvons imaginer d’ici quelques années partir dans un autre pays européen avec notre dossier médical, permettre à des chercheurs de mener des études sur des cohortes à échelle continentale ou dans un futur plus proche, des systèmes avertissant d’une incompatibilité entre plusieurs médicaments.
Une chose est sure, cette route passera par le FHIR®. Et avec Fyrstain, nous serons là pour vous aider à le démarrer et vous accompagner dans cette aventure.
